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Hatem M’rad : Kais Saïed n’est pas putschiste mais…

Hatem M’rad, professeur en sciences politiques, a considéré dans "Jaweb Hamza" (Répondez à Hamza) de ce dimanche 11 septembre 2022, que le président de la République, Kais Saïed, a une ligne idéologique panarabe et qu' il est conservateur d’un point de vue moral et religieux.

"Kais Saïed préfère le régime présidentiel, ne croit pas à la démocratie et il a de nombreuses réserves sur la démocratie classique et représentative (…) Il pense qu’un État puissant doit être basé sur un régime présidentiel", a-t-il dit.

Bourguiba, un dictateur spécial

Hatem M’rad a, par ailleurs, considéré que l’ancien président de la République Habib Bourguiba était un dictateur spécial. "Il croyait à la raison, au progrès, à la culture et à l’éducation mais en politique, il était réaliste et autoritaire (…) Après sa mort, on est passé du parti unique au parti dominant", a-t-il dit, faisant allusion au règne de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali et au Rassemblement constitutionnel démocratique.

L’invité de Mosaïque FM, a d'ailleurs, souligné que Ben Ali était un dictateur "martial et cupide" qui n’avait aucune vision politique et qu’il pensait que l’unique moyen de gouverner est d’instaurer la stabilité.

Ghannouchi, un dictateur théocrato-politique

"Je pense que Rached Ghannouchi est un dictateur théocrato-politique. Certes il n’a pas réellement gouverné mais il tirait les ficelles depuis 2011. Son influence a permis aux islamistes d’imposer le régime parlementaire et de devenir le pôle central du système", a-t-il jugé le président d'Ennahdha et d'ajouter que Ghannouchi est hostile à l’identité tunisienne, ouverte et libre.

Le 25 juillet entre le coup d’autocratie et le coup d’Etat

sur un autre plan, l’invité de "Jaweb Hamza" a estimé que le président de la République, Kais Saïed, est un dictateur romano-éthique, dans le sens moral. "Ceux qui ont voté pour lui l’ont choisi pour sa droiture et son honnêteté personnelles, mais ces valeurs n’ont rien à voir avec l’honnêteté politique et la vertu civique", a-t-il déclaré.

Et de préciser : "Techniquement, Kais Saied ne peut être considéré comme putschiste, mais il a tout de même changé un régime politique par la force et bafoué la loi et la Constitution (…) Ce qu’a fait Saïed le 25 juillet 2021, est un mixte entre coup d’autocratie et coup d’Etat".

Hatem M’rad a enfin indiqué que le président aurait dû laisser le Parlement exercer son mandat et proposer un dialogue sur des réformes aux partis et mettre l’opinion publique à témoin.